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Guérisseur

Il "souffle" le chaud, le froid, "impose" les mains, "manipule", magnétise, "reboute", soigne par les plantes, prie... Il soulage souvent, et guérit parfois "miraculeusement" des malades que la médecine officielle, impuissante, malgré toutes ses connaissances et son arsenal thérapeutique, doit parfois abandonner à leur sort. Ces résultats spectaculaires obtenus par certains magnétiseurs sont-ils l'effet des techniques utilisées, alors que leur "pouvoir" réel semble si ténu, ou de la simple suggestion ? De l'effet placebo ? Ou bien ces résultats sont ils la preuve d'un don inné ? Acquis ? Un don de Dieu ? Une faculté particulière de déclencher l'auto guérison ?

Toujours est-il que d'innombrables guérisons sont obtenues ainsi, partout dans le monde, sans que le corps médical, aujourd'hui tout puissant, qui se prétend le détenteur absolu du savoir, puisse expliquer ces faits sans tomber dans l'injure et le mépris.
Qui sont donc ces praticiens empiriques qui n'ont, pour tout diplôme, que les témoignages de reconnaissance de leurs patients ?
Ces guérisseurs qui obtiennent des rémissions surprenantes dans des cas où la médecine officielle déclare forfait ?
Ces hommes et ces femmes qui, à mains nues, à l'aide de leur seul don qu’ils disent tenir de Dieu, ou d'un savoir transmis de génération en génération, redonnent aux malades équilibre et santé ?
En général, ce sont des gens simples, croyants, d'un robuste bon sens, qui découvrent leur don par hasard, et quittent tout pour se mettre au service de leur prochain. Si quelques-uns s'enrichissent, ce ne sont pas forcément les meilleurs ni les plus efficaces. Beaucoup exercent leur art comme un sacerdoce.

Les véritables guérisseurs ont beaucoup plus de patients qu'ils n'en peuvent soigner. Ils n'ont guère besoin de publicité. Les malades qu'ils ont guéris sont leur meilleure réclame.

Un statut légal

Malgré ces étranges et indiscutables prouesses, le guérisseur français, qu'il soit phytothérapeute, magnétiseur ou rebouteux, n'a toujours pas de statut légal, tandis que l'arsenal législatif s'est renforcé contre lui.

Jamais pourtant, vrais et faux guérisseurs, n'ont été aussi nombreux. On évalue le nombre de guérisseurs à plusieurs dizaines de milliers. De plus en plus de citoyens estiment que ce procès intenté par les pouvoirs publics, aiguillonnés par les tenants de la médecine officielle, à l'encontre des véritables guérisseurs et des thérapeutiques naturelles en général, est parfaitement indécente tant que cette médecine officielle ne parviendra pas à guérir tous les malades, sans exception ! L'important, pour celui qui souffre, c'est de guérir. Qu'importe la manière !

La solution idéale serait évidemment qu'une étroite collaboration s'instaure entre médecins et guérisseurs. Mais pour cela, il faudrait que l'esprit d'altruisme, le désintéressement et la vocation dominent! Ne rêvons pas! Aujourd'hui tout se réduit à une question de gros sous! La santé publique et le "médical business" qui en découle sont un trop riche gâteau pour laisser s'attabler les pique-assiettes des médecines sauvages. Qu'importent les malades... leurs souffrances... l'important c'est la rentabilité.

Le Fric !

Les guérisseurs aujourd'hui

"Les guérisseurs obtiennent parfois des résultats thérapeutiques que les médecins officiels n'obtiennent pas par les moyens scientifiques habituels." (Abbé Marc Oraison Prêtre et médecin) Le magnifique terme de guérisseur vient du vieux français "garir" (défendre, préserver) par filiation du provençal "garida", d'où descend également le mot "guérite". On trouve déjà sa trace dans la Chanson de Roland (XIe siècle) où "guarisun" signifiait "guérison". L'Académie Française n'accepte le mot "guérisseur" qu'en 1878 : "Ne se dit guère qu'en mauvaise part, d'un médecin peu instruit, d'un empirique. Ex. Ce malade avait foi aux guérisseurs." Le Grand Dictionnaire Encyclopédique Larousse dans son édition de 1983, donne encore une définition très péjorative du mot guérisseur: "Personne qui prétend obtenir la guérison de certaines maladies, par des procédés secrets, incommunicables, sans vérification scientifique démontrable (fluide, don, médication mystérieuse réputée infaillible, etc.) et qui agit ainsi en contravention avec les lois sur l'exercice de la médecine." Seul le Petit Robert reste objectif: "Personne qui fait profession de guérir sans avoir la qualité officielle de médecin, et par des moyens non reconnus de la médecine". Pour nous, ce beau mot de "guérisseur" englobe tous ceux qui soignent, soulagent, s'attaquent aux maladies ou en protègent les hommes, les bêtes et les plantes. Le terme de guérisseur recouvre d'ailleurs plusieurs spécialités. Les unes traditionnelles telles que : magnétisme, radiesthésie, reboutement, soins par les plantes (simples), les autres modernes : ostéopathie, phytothérapie, sophrologie, etc. Dentistes, vétérinaires ou médecins n'en sont d'ailleurs pas exclus. Il existe de plus en plus de médecins magnétiseurs et de chirurgiens dentistes qui remplacent l'anesthésie par l'hypnose !

Le guérisseur, qu'il soit docteur en médecine ou non, a reçu le don de guérir, alors que le médecin diplômé, souvent sans vocation, a seulement acquis, après de longues études, le minimum de connaissances l'autorisant officiellement à soigner, contre rétribution. Le véritable guérisseur considère que son pouvoir de guérir n'est pas un privilège, mais un don de Dieu, dont il n'est que le très humble et révocable dépositaire. Ambroise Paré, l'un des plus grands médecins de tous les temps, disait déjà: "Je les soigne, Dieu les guérit".

Comment devient-on guérisseur ?

Le don est souvent héréditaire mais c'est loin d'être la règle.

Il existe des dynasties de guérisseurs. Mais il est rare que la progéniture d'un grand guérisseur soit aussi talentueuse que l'ancêtre. Le plus souvent c'est tout à fait par hasard que le futur guérisseur découvre son don. Les meilleurs et les plus honnêtes détenteurs du "don" de guérison, s'initient auprès de leurs aînés, puis le bouche à oreille fait le reste.

En général, un vrai guérisseur, souvent d'origine modeste, ne se contente pas d'exercer à la chaîne. Il étudie, se cultive, développe ses connaissances et perfectionne ses méthodes. Le plus dur, quand vient le succès, est de garder la raison.

A côté de cette élite, il y a de tout. Du sincère et modeste rebouteux de campagne qui remet de père en fils les fractures et les entorses des animaux et des hommes, en passant par le saint ermite guérisseur retiré dans la montagne, la fermière au "souffle" miraculeux, le "leveur de feu", le "knésothérapeute", la "barreuse", la "sorcière" de village qui cueille les simples, jusqu'à certains éminents charlatans qui paradent à la télévision en vedette, roulent en Rolls et raflent des milliards aux gogos. Il existe mille empiriques plus ou moins connus, plus ou moins honorables ou efficaces.

De nos jours beaucoup d'inadaptés, de marginaux, de petits ou de grands escrocs, des cinglés même, profitant du fait que la profession ne soit pas encore réglementée, tentent leur chance comme au Far-West, en faisant quelques dupes à coup de pub, puis disparaissent quelque temps avant de reparaître ailleurs...